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Message par cruella Dim 10 Juin - 15:37



«Le scénario selon lequel on va bientôt manquer de traitements efficaces face à des bactéries multirésistantes n'a rien d'une science-fiction», met en garde le Pr Jean-Paul Stahl, chef du service d'infectiologie au CHU de Grenoble.
L'alarmante résistance des bactéries aux antibiotiques

Tandis que certains scénarios catastrophes sur les virus mutants tiennent les populations, les cinéastes et les politiques en haleine, on en oublierait presque un autre problème plus pressant: celui de la résistance aux antibiotiques, qui a largement dépassé la cote d'alerte.

«La trop large prescription des antibiotiques, que ce soit en médecine humaine, en médecine vétérinaire ou dans les élevages industriels dans le monde, a fait que seules les bactéries les plus résistantes ont réussi à survivre et à se multiplier. Ainsi, le scénario selon lequel on va bientôt manquer de traitements efficaces face à des bactéries multirésistantes n'a rien d'une science-fiction: en Chine, en Inde et en Europe de l'Est, où l'on observe les plus gros foyers de résistance, c'est déjà un problème majeur. Il y a donc extrême urgence à agir et à agir vite, car la mise au point de nouveaux antibiotiques demande des années», prévient le Pr Jean-Paul Stahl, chef du service d'infectiologie au CHU de Grenoble.
Deux familles particulièrement inquiétantes

De toutes les bactéries, deux familles inquiètent tout particulièrement les infectiologues. Il s'agit des colibacilles potentiellement responsables d'infections sévères et des klebsielles, à l'origine d'infections respiratoires à type de pneumonies. «Ces bactéries sont de plus en plus résistantes aux céphalosporines, une classe d'antibiotiques couramment prescrite. Fait plus inquiétant, elles commencent à présenter aussi des résistances à une classe d'antibiotiques (les carbapénèmes) normalement réservée à des infections sévères: c'est donc notre dernière ligne de défense qui risque de sauter.


D'ailleurs, en cas de résistance avérée, les médecins en sont déjà réduits à ressortir un vieil antibiotique - la colistine - qui avait été abandonné en raison de sa toxicité», s'inquiète le Pr Jean Carlet, réanimateur consultant pour l'OMS, qui est à l'initiative de l'Alliance contre le développement des bactéries multirésistantes aux antibiotiques (ACdeBMR).

Pour éviter ce retour en arrière, il est urgent de considérer l'antibiotique comme un médicament à part. «Infectiologues, généralistes, vétérinaires, etc. issus de 50 sociétés savantes ou groupes professionnels, français et étrangers, viennent ainsi de cosigner un plan d'action commun», insiste le Pr Carlet.

Le but? Pousser les différents acteurs médicaux et politiques du monde entier à mener des actions d'urgence, telles qu'un meilleur encadrement des prescriptions, le développement de tests de diagnostic rapides et réalisables au cabinet du médecin afin de distinguer les infections virales (qui ne nécessitent pas d'antibiotiques) des infections bactériennes, l'aide au développement de nouveaux antibiotiques en allongeant la durée de vie de leurs brevets pour stimuler la recherche, l'interdiction des antibiotiques dans les filières agricoles aux seules fins de faire grossir le bétail (comme cela se pratique encore hors d'Europe), l'arrêt des traitements prophylactiques de masse chez les animaux d'élevage, sans oublier les mesures d'hygiène (comme l'isolement des malades porteurs de germes résistants dans les hôpitaux) et surtout, pour éviter la transmission de germes résistants via les selles, une refonte globale de nos stations d'épuration: «Il n'est pas normal que les boues éliminées de ces stations et qui comprennent par définition tout ce qui rend l'eau impropre à la consommation (dont les germes multirésistants fécaux des malades infectés) soient utilisées pour l'épandage dans les champs», s'insurge le Pr Carlet.
Une nouvelle classes d'antibiotiques

«Les quelques nouveautés attendues dans les prochaines années sont importantes mais ne suffiront pas à nous préserver des infections à bactéries résistantes si rien ne change par ailleurs», prédisent le Pr Stahl et le Pr Lionel Piroth, infectiologue (CHU Dijon).

On attend notamment des inhibiteurs des bêtalactamases, une nouvelle classe d'antibiotiques, dans les quatre à cinq ans à venir, ainsi que de nouveaux tests capables de repérer d'emblée les bactéries résistantes.

«Il existe également une certaine recherche autour des virus bactériophages, ainsi appelés parce qu'ils détruisent les bactéries. Déjà utilisés dans les infections locales graves ostéo-articulaires en Afrique et en Russie, ces virus bactériophages pourraient être utilisés dans les pays occidentaux, à condition que des études scientifiques bien menées prouvent leur efficacité (et leur tolérance), ce qui n'a jamais été fait jusqu'à présent.

Autres voies de recherche: la destruction de l'antibiotique reçu (ou sa neutralisation par des charbons) une fois parvenu dans le côlon, pour éviter que des bactéries comme les colibacilles, qui séjournent naturellement dans cette portion de notre organisme, n'acquièrent des résistances. Plus radical encore: la destruction de la flore intestinale lorsqu'on la sait “polluée” par des souches résistantes et la transplantation d'une nouvelle flore normale»,
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